2024
FANTAWATT
Sculptures urbaines interactives.
ENSCI - Les Ateliers,
Paris
© Véronique Huyghe
" Une Gryffe ", céramique, led, capteur de mouvement, réagit au passage avec son et lumière. © Véronique Huyghe
CONTEXTE
Ce projet de recherche-création a été initié en 2024 par Lou Parisot dans le cadre du post-diplôme « Création et Technologie Contemporaine » de l’ENSCI-Les Ateliers Paris. À présent, la démarche vise à approfondir, à enrichir les expériences et les formes afin de faire exister les dispositifs-sculpturaux en milieu urbain et à travers des expositions. Les candélabres de 1860, originellement parisiens, sont présents dans différentes villes françaises (Nantes, Bordeaux, Châtelaillon-Plage, et sûrement bien d’autres encore...).
Le projet superpose différentes strates de réalité et d’époques profondes afin de révéler des aspects mystérieux de l’énergie de la ville. Avant les expériences, des candélabres sont sélectionnés et des temporalités sont définies pour la monstration des sculptures nommées les Gryffes. Ces dernières viennent sobrement se greffer en tant que doubles révélateurs du mobilier urbain. Lorsqu’un passant s’approche, il peut déclencher un phénomène par sa présence. Les phénomènes déclenchés incarnent des données invisibles de la ville, à la fois magnétiques et énergétiques.
Les attractions de Fantawatt créent un Doppelwelt. Le nom Doppelwelt est forgé à partir des mots allemands "double" et "monde". Ce mot-lié, inventé par l'artiste, évoque la possibilité d’un monde autre, venant se superposer au monde existant. Il fait également référence au Doppelgänger (jumeau imaginaire folklorique) et au concept de l’Umwelt ( "Monde alentour" de Jakob Von Uexküll).
À travers ces incarnations se trouve un questionnement contemporain sur l’énergie. D’où vient l’énergie et où va-t-elle ? Comment sont alimentés nos villes ? Quel paysage urbanistique se dessine face aux besoins énergétiques en constante augmentation ?
ENGLISH
Fantawatt is a site-specific scenic tour and a virtual space that introduces sculptures into the city, triggering electro-fantasmatic phenomena. Made of ceramic and electronics, these interactive sculptures respond to hand movements with messages, lights, vapors, and sounds. They create small-attractions that explore invisible data from the city related to electrical and electromagnetic energy. The urban elements chosen as hosts for the sculptures are the candelabras installed in the mid-19th century in Paris and other French cities. Imprints were made on these witnesses of the Belle Époque to create sculptural doubles. Thus augmented, the candelabras become urban totems with " voices ".
The " in situ " approach questions the appropriation of urban furniture as an artistic medium and how it can reveal certain aspects of history. The project involve different layers of reality and deep eras to reveal mysterious aspects of the city’s energy. Before the experiments, candelabras are selected, and time frames are defined for the display of the sculptures called the
« Gryffes ». These sculptures discreetly graft themselves on the urban furniture as revealing doubles. When a person comes close, she can choose to trigger a phenomenon by her presence. The triggered phenomena embody invisible data of the city, both magnetic and energetic.
In the future, what will become these candelabras, stars of metal in the face of light pollution and energy saving? The " in situ " installation gives the idea of a city where structures and surfaces are objects of dialogue and reflection, with a non-commercial purpose.
SOUTENANCE DU PROJET
" Une Gryffe ", céramique, led, écran oled, capteur de mouvement, réagit au passage et donne des informations historique sur le candélabre. © Véronique Huyghe
" Une Gryffe ", céramique, led, écran Oled, donne des informations sur la consommation énergétique du candélabre. © Véronique Huyghe
" Une Gryffe ", céramique, led, bouton pressoir, déclenche des sons semblables à des sonneries de téléphones . © Véronique Huyghe
" Une Gryffe ", céramique, led, écran Oled, antenne, capte les ondes électromagnétiques des téléphones 5G et réagit avec son. © Véronique Huyghe
" Une Gryffe ", céramique, led, mini HP, arduino, réagit aux présences avec lumière et son. © Véronique Huyghe
© Lola rossi
Moules en plâtre réalisés d'après de vraies empreintes de candélabres. Ces moules ont ensuite été utilisés pour réaliser les céramiques au travail à la plaque, ENSCI, Paris, 2024
Fantawatt,
Céramique et électronique Arduino, Paris, Nantes.
Fantawatt est un parcours scénique in situ qui introduit en ville des sculptures déclenchant des phénomènes électro-fantasmatiques.
Constituées de faïence et d’électronique, ces sculptures interactives réagissent aux mouvements des mains avec des messages, lumières, vapeurs et sons. Elles produisent des mini- attractions explorant des données invisibles de la ville, liées à l’énergie électrique et électromagnétique.
Les éléments urbains choisis comme hôtes des sculptures sont les candélabres (réverbères) implantés au milieu du XIXe siècle à Paris et dans d’autres villes françaises (Nantes, Bordeaux...). Des empreintes ont été réalisées sur ces témoins de la Belle Époque pour créer des doubles sculpturaux. Ainsi augmentés, les candélabres deviennent des totems urbains dotés d’une prise de parole fantasmagorique.
Collectivement, les sculptures créées forment un IoS (Internet of Sculptures) et relient différentes communes et géographies.
La démarche in situ interroge l’appropriation du mobilier urbain en tant que médium artistique et la manière dont cela peut révéler certains aspects de l’histoire.
" Une Gryffe ", céramique, led, bouton pressoir, diffuseur de vapeur (ou d'Aura). © Véronique Huyghe
Une Gryffe sur un candélabre, Paris 18 © Lola rossi
Une Gryffe éteinte, en studio, céramique émaillée.
Candélabres de Paris et de Nantes (Cours Cambronne et Place du général Mellinet )
Aujourd’hui, ces mâts adoptent de nouvelles fonctions, comme l’intégration de caméras, de panneaux, d’accroches ou d’annonces.
Bien que leur enveloppe de fonte florale soit un élément indissociable de l’identité métropolitaine, certains n’ont même plus un rôle d’éclairage. En fin de compte, les candélabres font partie des seuls monuments du quotidien dont l’hybridation ne dérange pas, et dont l’avenir promet encore de nombreux détournements.
À l’avenir, que deviendront ces candélabres, étoiles de métal, face à la pollution lumineuse et à l’économie d’énergie ?
Les Gryffes proposent une réponse fantasmée. Composées de capteurs de mouvements et de capteurs d’ondes électromagnétiques, elles déclenchent des phénomènes qui visibilisent l’engagement énergétique qui nous entoure et que nous produisons. Sur une enfilade de candélabres, des données sont mises en scène et produisent ainsi un parcours scénique urbain.
L’implantation in situ nourrit l’idée d’une ville dont les supports et les surfaces sont des objets de dialogue et de réflexions, à but non commercial.