2019
TUILERIES, solo,
Dispositifs-sculpturaux,
L'Académie (le SHED),
Maromme, Normandie.


Tuileries
Solo show, L'Académie (Le SHED), Maromme, 2019
Invitation de Jonathan Loppin.
L’exposition personnelle de Lou Parisot s’étend sur 200m2 dans les quatre espaces de l'Académie du SHED. L'ensemble des dispositifs-sculpturaux portent sur l'idée de la domestication de notre entourage (contrôle des états naturels, contrôle des gestes, des actions et des productions corporelles). Formellement, un nouveau regard et une seconde vie sont donnés à des objets rebuts, désuets ou pauvres dans un monde où notre impact environnemental est majeur. À l’encontre d’objets quotidiennement inertes, la plupart des œuvres présentées dans l’exposition s’animent d’elles même ou sont vouées à être activées par le public et des performeurs.
Le titre de l’exposition fait référence au Jardin des Tuileries à Paris, mettant en lumière l’évolution d’un espace qui est d’abord, au XIIIème siècle un vaste terrain vague où se trouvait des fabriques de tuiles. Sous l’ordre de Catherine de Médicis, il devient un jardin italien et un palais royal. Tuileries questionne ainsi un parallèle existant dans l’histoire de l’Académie : celui d’un lieu qui fut dédié à la fabrication de poudre à canon mais aussi maison natale du Maréchal Pélissier, et encore décorée de nombreux ornements et symboles tels que la fleur de Lys.
Tuileries est également la station de métro parisien suivant Concorde sur la ligne 1, titre emprunté par Simon Boudvin pour son exposition présentée aux mêmes dates au SHED, à 700m de distance de L’Académie. 700 mètres, c’est la distance qui sépare les stations de métro Tuileries et Concorde et les expositions de Lou Parisot et de Simon Boudvin.

«LES DIVINES», série de 5 fontaines.
Éléments décoratifs passant aujourd’hui pratiquement inaperçu, les fontaines ont auparavant une utilité essentielle dans les communes : apporter de l’eau potable dans les centres villes bien avant l’arrivée de celle-ci dans nos robinets. Améliorant premièrement l’hygiène publique, elles deviennent points de rencontres incontournables des villages puis objets de décoration de plus en plus sophistiqués et ornementés. Incarnation de la vie et de la source, les fontaines sont aussi associées à la femme, à la fécondité et à la maternité. Ici elles sont constituées d’objets nomades, domestiqués et détournés de leurs fonctions d’origine. Entre totem et divinités, des éléments usagés faits de céramique, de verre, ou de plastique, sont mariés ensemble pour retrouver une entité commune. Des assemblages à l’encontre des surproductions industrielles actuelles pour donner une seconde chance aux nombreuses formes déjà existantes dans nos contrées. Antiques et plastiques, pauvres et précieuses, lourdes et fragiles, les sculptures s’animent dans un jardin domestique tout en jouant sur des équilibres et des combinaisons plus ou moins mystérieuses.
ENGLISH
Decorative elements that go virtually unnoticed today, fountains previously had an essential use in communities: bringing drinking water to city centers long before it arrived in our taps. Firstly improving public hygiene, they became essential meeting points in villages and then increasingly sophisticated and ornate decorative objects. Incarnation of life and the source, fountains are also associated with women, fertility and motherhood. Here they are made up of nomadic objects, domesticated and diverted from their original functions. Between totem and divinities, used elements made of ceramic, glass or plastic are married together to find a common entity. Assemblages against current industrial overproduction to give a second chance to the many forms already existing in our regions. Antique and plastic, poor and precious, heavy and fragile, the sculptures come to life in a domestic garden while playing on balances and more or less mysterious combinations.



ENGLISH
Lou Parisot's solo exhibition covers 200m2 in the four spaces of the SHED Academy. All of the sculptural devices focus on the idea of the domestication of our surroundings (control of natural states, control of gestures, actions and bodily productions). Formally, a new look and a second life are given to discarded, obsolete or poor objects in a world where our environmental impact is major. Unlike everyday inert objects, most of the works presented in the exhibition come to life by themselves or are intended to be activated by the public and performers.
The title of the exhibition refers to the Tuileries Garden in Paris, highlighting the evolution of a space that was first, in the 13th century, a vast wasteland where tile factories were located. Under the orders of Catherine de Medici, it became an Italian garden and a royal palace. Tuileries thus questions a parallel existing in the history of the Academy: that of a place that was dedicated to the manufacture of gunpowder but also the birthplace of Marshal Pélissier, and still decorated with many ornaments and symbols such as the fleur-de-lys.
Tuileries is also the Parisian metro station following Concorde on line 1, a title borrowed by Simon Boudvin for his exhibition presented on the same dates at the SHED, 700m away from the Academy. 700 meters is the distance between the Tuileries and Concorde metro stations and the exhibitions of Lou Parisot and Simon Boudvin.

«WANTED», 1/3, portrait numérique de l’artiste sur TV, Collection FRAC Normandie Caen.
À travers cette photographie à l’esthétique du portrait de chasse, l’artiste se met en scène pour interroger l’image peinte la plus célèbre du Maréchal Pélissier posant victorieux après l’exécution d’un millier de combattants et civils qui avaient cru trouver asile dans les grottes de Dahra, en 1845. Le regard froid et la posture raide tranche avec la tenue portée par l’artiste : une étrange robe royale aux couleurs brulantes et aux motifs Art Nouveau. Une ambivalence se révèle alors au niveau du statut de l’animal, oscillant entre trophée et protégé. Le pangolin est un mammifère des régions tropicales et équatoriales, extrêmement braconné pour sa viande et ses écailles aux prétendus vertus thérapeutiques. Une espèce reconnue en voix d’extinction.
Lors de l'exposition, le pangolin n'est pas encore soupçonné d'une potentielle origine de la pandémie du covid-19.
ENGLISH
Through this photograph with the aesthetic of a hunting portrait, the artist stages himself to question the most famous painted image of Marshal Pélissier posing victorious after the execution of a thousand fighters and civilians who had believed they had found asylum in the Dahra caves, in 1845. The cold gaze and stiff posture contrast with the outfit worn by the artist: a strange royal dress in burning colors and Art Nouveau patterns.
An ambivalence is then revealed in terms of the animal’s status, oscillating between trophy and protected. The pangolin is a mammal from tropical and equatorial regions, extremely poached for its meat and its scales with supposed therapeutic virtues. A species recognized as being on the verge of extinction. At the time of the exhibition, the pangolin is not yet suspected of being a potential origin of the covid-19 pandemic.
« JARDIN À LA FRANÇAISE », Installation in situ de cloches de jardin en plastique sur Fleurs de Lys,
Symbole de noblesse, de royauté mais aussi de pureté, la fleur de Lys orne pendant des siècles les monuments français, les tissus, les objets d’arts et le mobilier. L’espace, habituellement lieu de passage représente pourtant plus de 400 fleurs de lys semées de manière régulière sur les tomettes d’un rectangle imposant. L’artiste décide alors de révéler le sol en le transformant en terrain industriel. Les fleurs sont couvées par 200 cloches en plastique de jardin mettant en lumière un symbole de la monarchie française sous un matériau pauvre et sorti d’usine. Ainsi naît un jardin d’intérieur bien millimétré, renvoyant ces petites représentations à leur état d’origine, qui n’est autre que l’iris des marais. La fleur de Lys ne représentant pas le Lys lui-même. Une action millimétrée questionnant d’un autre point de vue une face plus sombre de nos gestes : celle du contrôle de tout état naturel.
ENGLISH
A symbol of nobility, royalty but also purity, the fleur-de-lys has adorned French monuments, fabrics, art objects and furniture for centuries. The space, usually a place of passage, nevertheless represents more than 400 fleurs-de-lys sown regularly on the floor tiles of an imposing rectangle.
The artist then decides to reveal the ground by transforming it into an industrial site. The flowers are covered by 200 plastic garden bells highlighting a symbol of the French monarchy under a poor, factory-made material. Thus is born a well-measured indoor garden, returning these small representations to their original state, which is none other than the marsh iris. The fleur-de-lys does not represent the Lily itself. A precise action questioning from another point of view a darker side of our actions: that of the control of any natural state.
