top of page
_DSC2656_3_lou_4.jpg

Lou Parisot, résidence ARCA au DOC, Paris, 2021. © Lola Rossi.

DSC03483.jpg

PRATIQUE

 

Les dispositifs sculpturaux caractérisent une pratique du volume qui inclut la perception et l’expérience physique du visiteur dans la définition même de l’œuvre (« Voir la sculpture : Essai sur le dispositif sculptural », Gérard Le Don, 2018). Mes dispositifs sculpturaux dialoguent avec les lieux en établissant des connexions historiques et psychiques. J'enquête de manière plastique ou manuscrite autour d'objets, de non-humains, avec une approche personnelle animiste (Philippe Descola) en lien avec la perception.

C’est d’abord une archéologie de l’espace, suivie d’une présence in situ, et enfin une pensée interactive qui engage, à travers ces œuvres, des récits alternatifs. Leurs systèmes sont artisanalement raffinés et leurs esthétiques s’inscrivent dans une nouvelle veine de Barocco-Tech. Leurs formes sont métamorphes, perméables : ces dispositifs sont tantôt totems, parures ou installations. Ils jouent avec des gestes réversibles, le danger provoqué par la gravité, ou peut-être simplement le danger qui nous entoure. Par moments, ils s’hybrident avec la technologie, via des détournements numériques.

À travers eux, je développe ce que je définis : un DoppelWelt (de l'Umwelt de Jakob von Uexküll et du Doppelgänger, jumeau imaginaire folklorique). Un monde double, ou autre, composé de sculptures connectées à leur environnement et aux personnes. Mes dispositifs-sculpturaux participent ainsi à la création d’un IoS (Internet of Sculptures), en écho à l’IoT (Internet of Things), et engagent une perception des choses invisibles, oubliées, désuètes, secondaires.

L’objet n’est plus une sculpture sur cube ou un Odradek (Franz Kafka), mais devient un élément animé, acteur de problématiques contemporaines. Un être engagé qui engage. Ce goût pour l’animé et l’espace scénique est ancré depuis mon enfance, nourri par des voyages de scène en scène, auprès de parents auteurs-compositeurs-interprètes, eux-mêmes portés par la musique française, folk, brésilienne et indienne. Mes dispositifs-sculpturaux établissent ainsi des narrations scéniques spéculatives qui révèlent un rêve : celui d’un quotidien transformé.

Texte pour l'exposition «Douces Bigarreries», de Michel Natier, directeur du Musée de Louviers,
février 2020

" L’atelier choisi par Lou Parisot pour sa résidence se situe au sein d’un ancien manoir, le Manoir de Bigards, situé au cœur de la ville et qui tombe doucement à l’abandon en attendant un repreneur éventuel.  Là manque un élément du décor, ici est blottie une figure insolite, là trône une Vierge ou un Saint pourfendant le Démon… et puis il y a tous ces livres délaissés, ces objets insolites, échoués du quotidien, sans vie. L’artiste s’en nourrit, en constitue sa palette, elle glane, récupère, scrute l’environnement, en décèle les failles et les richesses. Elle révèle les choses cachées et les blessures qui sont comme autant de petits lapsus qui s’échappent des murs pour donner du sens à cette demeure. De cette accumulation d’informations, d’objets oubliés que le hasard a placé au travers de son chemin, elle réinvente la possibilité d’une histoire. Elle puise dans ce gisement comme d’autres récupèrent les bois flottés gisant sur la laisse de mer pour parler de naufrages et de tempêtes.  A partir de ces objets abandonnés qu’elle recycle, elle modélise le passé imaginaire du lieu. Il s’invente ainsi un nouvel univers qui fait œuvre."

«Concorde» et «Tuileries», de Véronique Baud, Paris-Normandie, octobre 2019

Texte de Véronique Larsen, pour Amis du Palais de Tokyo, septembre 2019

« Les Chimères de Lou Parisot », Maryse Bunel, Relikto, septembre 2019

À propos de l'exposition « Tuileries », de Jocelyn Moisson, août 2019

bottom of page