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Le Mondimage / Between Boundaries de Lou Parisot
08:25

Le Mondimage / Between Boundaries de Lou Parisot

• «Le Mondimage» / Between Boundaries, Vidéo de 7min42 en boucle avec bande sonore. La vidéo était projetée dans un espace construit « in situ » à partir de matériaux bruts, parfois transparents ou réfléchissants comme : bois, carreaux de verre, plastique, lampe, bâches, miroir, céramique ou métal. Son : Collaboration avec Yndi Ferreira Da Silva. ____________________ Le Mondimage est une installation vidéo élaborée à partir d’une observation du corps dans l’espace urbain qui se donne par fragments au travers d’écrans, de publicités ou de vitrines. Le projet s’est développé en plusieurs temps pour aboutir à la forme nale suivante : un ensemble de projections sur des matériaux écrans/ré flecteurs disposés in situ dans un environnement clos. L’installation peut évoluer de manière visuelle ou sonore selon l’endroit où elle est réalisée. Le mot « Mondimage » est tiré d’un texte de « Vu-pas-vu » (2011) ouvrage d’exposition de Loriot et Mé- lia du musée des beaux-arts d ‘Angers. Les deux artistes considèrent qu’habiter la terre c’est désormais vivre au sein d’une vidéosphère mondiale, tout en étant plus que jamais plongés dans un monde saturé d’images de toutes sortes. Nous sommes des regardeurs regardés dans la ville qui se met elle-même constamment en abîme. J’ai donc naturellement mis en relation le terme de Mondimage avec mes recherches autour de la représentation et de la perception des corps dans la société tout en liant la notion de fragment vagabond. Je pense qu’il existe une forme d’orchestration du corps dans la ville basée sur la façon dont ce dernier doit nous vendre du rêve sur notre chemin. Ainsi, je prête attention à ces petits morceaux de corps, aux organes, aux yeux et aux cheveux qui traversent l’espace et apparaissent sur nos écrans et différents médias. Mais j’en suis inconsciemment exposée et parfois dépendante.Alors que je fais face à ce théâtre de bouts de choses aux besoins et aux exigences spécifi ques, je ressens l’étrange impression d’avoir perdu l’origine de ces images, d’en être involontairement dépossédée. Elles s’organisent à travers différents champs, et continuent à vivre même extirpées de leur ensemble. L’installation vidéo retranscrit ce sentiment. Ce sont des extraits de moi- même (yeux, mains, pieds, etc.) associés à des éléments plus énigmatiques et organiques qui voyagent d’un matériau à un autre. Ils sont « en transit » dans un espace qui est pensé de façon structuré comme sur une grille. Chaque éléments se réfléchit précisément à un endroit pour atterrir sur un autre, à la manière de Tony Oursler dans ses oeuvres personnelles ou en collaboration avec Mike Kelley (« The Poetics Project », 1977-1997). Le public est invité à déambuler et à traverser l’installation tout en jouant avec les projections qui s’accom- pagnent d’enregistrements intimes de corps en mouvement. Pour une lecture encore plus approfondie de cette installa- tion, il y a un rapport très sensible et personnel aux formes projetées. En effet, le fragment à une importance très particulière dans mon travail en le mettant en relation avec mon rapport à la vue. Cette vue qui m’a obligé depuis très jeune à regarder de près et à me rapprocher des choses à cause de la myopie. Sans correction, ce sont des formes oues, vagues, colorées, sans identi cations et sans ensembles qui m’entourent. Certaines situations m’ont amené à des dif - cultés de reconnaissance et d’identi cation des autres ou encore de moi-même. C’est ainsi que je définis le sentiment d’inquiétante étrangeté. C’est cette chose du quotidien que l’on pense avoir bien connu et qui prend soudainement une apparence étrange et effrayante. Pour finir, je pense que c’est ma vue très particulière m’a fait réfléchir sur la conception des choses qui m’entourent et m’a fait remettre en question cette forme de vérité absolue de l’image et de son fondement.
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